De l’autocritique à l’autocompassion,
d’un jugement sans procès à un procès sans jugement.

Ah ce temps où je me jugeais et me déclarais coupable sans même prendre le temps de me juger, punition auto infligée à toute réalisation et toute pensée qui ne correspondait pas à ma vision perfectionniste.

« L’indulgence est l’acceptation de la faiblesse », une loi que je n’appliquais qu’à moi-même, comme si je n’étais pas régi par le même fonctionnement que mes semblables.

J’étais coupable de ne pas faire parfaitement, j’en souffrais et je devais me punir pour cela, pour quoi ? pour quelle conséquence ? Souffrir encore davantage. L’objectif recherché avec comme corollaire tourner en rond, en bon pistard, mais dans un cercle vicieux.

Pourtant j’avais cette empathie avec l’autre, je l’ai développée en même temps que je m’en éloignais pour moi-même, comme si, à la différence de tous les autres, je ne méritais pas de m’accepter, de m’aimer et donc aussi d’être accepté et d’être aimé.

Les autres devaient donc être relaxés, je devais être condamné. Voilà ce que me disait mon juge.

Comment ? Pourquoi ? Etais-je si mauvais ? Faisais-je le mal autour de moi ? Il m’arrivait… Des dégâts collatéraux, en me faisant souffrir, je faisais naturellement souffrir ceux qui étaient près de moi, comme les victimes du souffle d’une explosion, ou comme s’ils se frottaient à de l’acide.

« Compassion bien ordonnée commence par soi-même »

Pourquoi donc n’étais-je pas mon ami ? Pourquoi ne pas le devenir ?

Plutôt que me juger, pourquoi pas déjà me faire un procès, équitable ? Essayer de me comprendre, me mettre à l’épreuve, nuancer ce jugement, trouver une autre solution

Et si je me traitais moi-même pour je traitais les autres ?

Alors j’ai commencé à me regarder dans une glace, comme un homme en regarde un autre ? N’avais-je pas moi-même les traits d’un humain comme un autre ?

Alors Vincent, pourquoi cela n’a pas marché ? Qu’est-ce que tu as ressenti ? Qu’est ce que tu pourrais faire de différent la prochaine fois ? Que peut-on mettre en place ?

Je me parlais de cette voie douce et bienveillante que j’utilisais avec ceux que j’aidais, avec ceux que j’aimais, à une lettre près, c’est le même mot, est-ce une coïncidence ?

Je revisitais l’autocritique, la rendant constructive et je me détachais du jugement… Un peu de la même façon que changeait ma philosophie du sport, en l’écoute de ma performance, en sortant de la culture du résultat.

Et je me rendais compte que derrière l’arbre de l’échec, il y avait une forêt de réussites que je m’autorisais maintenant à parcourir, explorer, apprécier.

Je me rendais qu’en cherchant des solutions plutôt qu’en me jugeant pour mes problèmes, j’avais moins honte, j’avais moins peur et une montagne d’opportunités était là, devant moi, mais je na la voyais pas. Et j’allais maintenant pouvoir jouer sur ce territoire.

Et quand je regarde maintenant cet homme dans mon miroir, j’y vois un ami à accompagner et non un ennemi à battre.

Et tout est maintenant plus lumineux, tout est maintenant possible. La vie est devenue un plaisir à apprécier et non plus une souffrance à endurer.

Ayez de la compassion pour vous-même, c’est un beau cadeau à vous faire.

VM