Mon onzième commandement, celui que je n’avais pas écrit en juillet 2019.

Le demander et l’accepter, les deux me paraissent tout aussi importants.

Je te demande pardon de ne pas avoir su entendre tes souffrances quand tu essayais de me les murmurer, quand j’ai laissé mes émotions me dominer et mes émotions me contrôler à ton détriment, quand j’ai proféré des paroles maladroites quand j’étais dans l’impuissance.

Je te demande simplement pardon pour tous ces moments où je n’ai pas été à la hauteur, et pour tous les moments, où, même avec l’impression de l’avoir été, je t’ai quand même fait du mal.

Même si je deviens meilleur, je te demande pardon d’avance pour mes erreurs du futur car en tant qu’homme elles seront inévitables.

 

Il est un mot simple qui semble écorcher bien des bouches
Rien ne le remplace, mais il reste souvent sur la touche
Pourtant il libère ceux qui le prononcent
Il permet de s’élever bien plus qu’il n’enfonce
Quand tu te délivres de tes fautes, de tes pêchés
Bien sûr, le pardon ne change pas le passé
Et souvent il n’atténue pas le mal qui a pu être fait
Mais le pardon change l’essentiel, il change le futur
Lui offrant des horizons plus sages, plus purs
C’est un présent fait à des demains plus sûrs
Le pardon est un cadeau que tu offres
Emballe-le de la plus belle des étoffes
Celle de la sincérité, celle de la franchise
Qui se conclura d’une poignée de main, d’une bise
Rappelle-toi qu’il te libère du passé, du futur, il est présent
A celui qui t’a blessé mais d’abord à ton propre conscient
D’ailleurs on est souvent celui-là même à qui accorder son pardon
Comme un Houdini, on se libère soi-même si on s’acquiert de ce don
Celui d’avancer malgré nos erreurs
Nous demander pardon n’est pas un leurre
Il est le gage d’une possible résilience
Il est le symbole d’une propre renaissance.
Quand on s’accorde le droit de s’être trompé
En l’acceptant, on se forge un moral en acier trempé
Quand tu parviens à te soulager du poids de ta culpabilité
Tu remets les pendules à l’heure, reset niveau comptabilité
Tu peux te regarder en face, et elle compte ta dignité
Tu peux recouvrer la fierté et ne pas laisser la honte t’habiliter
Le pardon est une force, il est une libération
Il peut te laisser tes doutes en hibernation
Ne pas pardonner c’est garder en soi une blessure
Faire montre de faiblesse, à l’opposé d’être mâture
Le poids des ressentiments est trop lourd à porter
Il te ralentit et il t’empêche les obstacles d’aborder
Avec lui sur les épaules, comment accomplir ta mission
Il est une impasse, il te ralentit comme une déviation
Il est un lest que tu dois laisser sur le bas-côté
Il est une sirène facile à suivre à laquelle ne pas se frotter
On trouve souvent mille excuses, pour éviter de dire pardon
Car c’est se confronter à notre part d’ombre
Parce qu’on nous abuse, parce qu’on va paraître trop con
Et que paraître trop bon nous encombre
Parce qu’on croit ne pas en avoir le courage
Parce qu’elle est trop forte la rage
Mais si la phase de la colère est légitime
Ne la laisse pas devenir la haine qui te décime
Celle qui t’éloigne du bien et de tes valeurs
Accepte ce qui est, accepte les erreurs
Les tiennes, celles de tes ennemis et de tes proches
Accepte leur pardon, sans en ajouter tes reproches
L’erreur est humaine, comme l’est la capacité d’absoudre
Ne donne pas à ta rancune et ton hostilité du grain à moudre
A ceux que j’ai blessés par mes mots et mes gestes, je dis juste pardon
Comme je l’accorde à ceux qui m’ont trahi, fais du mal, j’accepte leur pardon

 

 

PARDON (14/10/2020)