En itinérance à cette période, comme la sensation d’être dans un autre univers.

Je regarde le monde, mais ai-je perdu la vue
Je ne m’y reconnais pas, je ne m’y reconnais plus
Tellement vite il change que j’ai l’impression de déranger
Et aussi qu’il me dérange, même chez moi je me sens comme étranger

Je ne me reconnais ni dans les pro système, ni dans les anti
Je ne me reconnais pas plus dans les révolutionnaires que dans les nantis
Je regarde le monde comme si j’étais d’une autre planète
Plus je regarde le monde, plus je me dis qu’il n’est pas net

Comme si j’avais d’autres préoccupations que ses habitants
Comme si je n’étais pas d’ici, comme si je n’étais pas de maintenant
Non je ne suis pas décideur, non je ne suis pas dissident
Comme si la terre tournait d’un sens, et moi à contre-courant

Dixième nuit de suite dans mon camion
Au loin je regarde la lumière des maisons
Comme je scrute aussi le ciel et les étoiles
Chaque soir nouveau lieu, un besoin de mettre les voiles

Loin de tout, du monde et de ses informations
Je n’ai en tête que mes amis, mes projets, ma passion
Je zappe bien vite en passant sur les fils d’actualité
Comme si je ne me retrouvais dans aucun centre d’intérêt

Quel est ce monde où tout n’est que polémique
Moins de place pour l’amour que pour la critique
Et je vois ce monde comme si j’étais extraterrestre
A quoi bon que j’y retourne, à quoi bon que j’y reste

Quand je vois le monde, à quel point il va mal
Je me demande à quoi bon être humain, à quoi bon être normal
Quel est donc l’avenir sur cette planète qu’on nomme terre
Personne n’a la réponse, l’avenir a sa part de mystère

Quelque part il me fait peur, il ne me fait pas envie
Je repars sur mon vaisseau, je repars pour une autre vie
Partir sur une île ou partir sur l’Everest
Ou plus loin encore, je me sens comme extraterrestre

 

EXTRATERRESTRE (16.08.2020)