2 mois plus tard, je me rendrai compte que j’avais déjà écrit le même texte dix ans plus tôt au sujet d’Hellen, enfin le même sens de texte… J’en pleurerai.
2 heures plus tôt, j’échangeais avec Marion qui me demandait avec insistance de l’entraîner, je ne comprenais pas, quelque chose clochait avec elle, depuis une semaine déjà, c’était un appel au secours…
Ce texte pourtant il n’est pas pour quelqu’un en particulier, il est dans mon imaginaire… pourtant il sonnera comme l’intuition d’une connexion.
Par un sombre soir d’automne, froid et qui avait oublié d’être sec
Je vis au détour d’une ruelle un triste spectacle qui allait me clouer le bec
Je m’exclamais impoliment, coutumier des noms d’oiseaux
J’en voyais un beau sur le sol et je n’en croyais pas mes naseaux
Je craignais d’arriver trop tard, un petit oiseau était immobile sur le trottoir
Je me portais à son chevet, que lui était-il arrivé si tard ce soir
Quelques sons à l’accent exotique, tu en avais presque cessé de gazouiller
Petit oiseau tombé d’un nid que tu n’avais jamais connu douillet
Tu avais l’air apeuré et l’apparence d’une poule mouillée
Petit oiseau tu avais le corps meurtri et le visage souillé
Incapable de te débattre, la souffrance d’un goéland mazouté
Je lisais dans tes yeux la crainte que je te détourne mon chemin, dégouté
Je t’ai trouvé pas même revêtu d’une feuille de vigne
Petit oiseau l’air brisé sur toutes les lignes
Il faisait un froid de canard et dans mes bras, tu avais la chair de poule
Je te serrais contre moi, te donner ma chaleur et l’espoir que tu roucoules
Je passais le soir à te rassurer, à te faire des points de suture
Je nous laissais l’hiver pour que tu trouves de l’envergure
Je m’en allais de proposer un pacte, te cacher pour ne point mourir
Un nid chaud, les rudiments pour t’en sortir et de quoi te nourrir
Ces mois à te reconstruire, te prendre sous mon aile et effacer les traces
Que mon petit oiseau soit prêt à voler de façon libre et efficace
J’espérais t’avoir fourni la potion, que tu deviennes Astérix
Il ne manquait que l’amour à la potion qui ferait de toi un phœnix
Petit oiseau tu avais connu le chant du cygne tu étais remplumé comme un faisan
Je te croyais à l’abri du danger indigne de ces renards malfaisants
Petit oiseau j’allais te laisser partir, ignorant la menace des chats et des chasseurs
Petit oiseau qui avait comme projet de faire pousser des fleurs
Tu voulus forcer le cadenas verrouillé à l’amour telle une infertile fleur
Et moi impossible même de te chuchoter que tu troublais mon cœur
Petit oiseau ton regard était plus triste que le 1er soir, quand j’ai ouvert la cage
En te redonnant la liberté, j’allais te rendre à l’esclavage
Tu savais que ta route risquait de recroiser celle de ces sauvages
Petit oiseau, aucun de nous ne savait que tu entamais ton dernier voyage
Au printemps tu as repris ton envol, telle une hirondelle
Mais il n’a pas fallu longtemps qu’ils te mettent du plomb dans l’aile
Mon petit oiseau ils t’ont fait descendre et remonter au ciel
Tout ça car je n’ai pas su conjuguer notre union au pluriel
Mon petit oiseau, de toi il ne me reste qu’une plume que je t’ai volée
Celle-là même avec laquelle je t’écris adieu, toi qui t’es à jamais envolé
PETIT OISEAU (30/07/2019)